Haute Maurienne : le ski pour reconstruire les militaires blessés

Haute Maurienne

le ski pour reconstruire les militaires blessés

Kevin Emeneya a 27 ans. En 2011, il a pris une balle en pleine tête en Afghanistan. Les dommages cérébraux causés lui ont fait perdre la plupart de ses fonctions motrices. Aujourd’hui, il est considéré par l’armée comme un «très grand blessé de guerre». Grâce au Cercle sportif de l’institution nationale des invalides (CSINI), Kevin a pu participer à un stage de reconstruction en Haute Maurienne.

« Depuis 34 ans, nous avons mis en place des stages pour les malvoyants et les non-voyants», explique le capitaine Personne. «C’est la 5e année que nous proposons aussi des stages de reconstruction. L’objectif, cette année, était de l’ouvrir aux blessés très très lourds.» La logistique est très lourde mais ça vaut le coup, à en croire Kevin, qui –même s’il parle difficilement– dit ressentir « de la joie ».

Prochaine étape : l’Aiguille du midi

Avec Jacques Olivier Marie, pilote du tandem, une vraie complicité s’est installée. Guide de haute montagne et militaire ; adjudant et instructeur à l’École militaire de haute montagne de Chamonix, il a lui même un frère en fauteuil roulant. «Grâce à l’association “Loisirs assis évasion” de Combloux, on a commencé à développer des projets au bénéfice des invalides. Au printemps, j’ai promis à Kevin de l’emmener faire la vallée blanche.»

Kevin s’en réjouit d’avance. Avec deux autres invalides et plusieurs accompagnants, il montera jusqu’au sommet de l’Aiguille du midi, à 3842 mètres, parcourra une belle arête très spectaculaire, hors fauteuil, et redescendra jusqu’au mont Envers.

Cette semaine, 11 militaires blessés, 12 non ou mal voyants et autant de guides sont présents à Bessans pour le ski nordique, et à Val Cenis pour le tandem flex et la balade à chiens de traîneaux. La semaine prochaine, un autre stage est prévu. Entièrement financés par les mécénats des associations d’aide aux blessés des armées, ces stages sont en partie rendus possibles grâce à l’action des cellules d’aide aux blessés, malades et familles.

Créé en 1966, le Cercle sportif de l’institution nationale des invalides est le plus ancien et l’un des plus importants clubs handisports français. Il favorise, par la pratique sportive, la réadaptation et la réinsertion des personnes handicapées moteurs ou sensoriels. Plus ancien acteur de la reconstruction par le sport des militaires blessés, son expertise dans l’accompagnement sportif des « très grands blessés » est aujourd’hui reconnue de l’ensemble des acteurs institutionnels.